Qui a découvert la passiflore ? #1

Qui a découvert la passiflore ? #1

C’est le conquistador espagnol Pedro Cieza de Léon qui décrit le premier les fruits de granadilla dans les vergers autour de la ville de Cali en Colombie dans son livre Crónicas del Perù en 1553.

Alors bien sûr, il ne s’agissait pas de la passiflore officinale, celle qui est utilisée en herboristerie mais de Passiflora liguralis.

 La première découverte sur le plan véritablement botanique on la doit au médecin botaniste espagnol Monardes.Il en fait une description détaillée dans son ouvrage Historia medicinal publié en 1569. Tout cela sans même se déplacer ! Oui c’est grâce aux échantillons de plantes qu’on lui ramenait du continent nord-américain (à l’époque les Indes occidentales) qu’il a observé la plante.

C’est Monardes qui donne pour la première fois le terme de fleur de la passion à la plante. Selon lui, elle serait faite pour représenter la Passion du Christ.

Comment cette interprétation est venue jusqu’à nous ?

Jacomo Bosio, un moine jésuite, missionnaire au Mexique, reprend la symbolique religieuse et l’importe en Europe occidentale au 17ème siècle.

Bosio la nomme, à la suite de Monardes, « fleur de la passion » pour enseigner l’histoire du Christ. Cette symbolique sur les pièces florales de la passiflore évoquant les épisodes du calvaire du Christ sera publiée dans l’ouvrage De florum cultura en 1633.

 

Linné et la création du genre Passiflora

C’est en 1753 que Linné crée le genre Passiflora dans Species Plantarum et donne une description de 24 espèces en reprenant les travaux de Hallman qui a publié la première monographie sur la plante. Le nombre d’espèces répertoriées fut porté à 35 par Lamarck en 1789 puis à 43 par Cavanilles en 1790 jusqu’à la création de la famille des Passifloraceae et la description de 15 espèces supplémentaires, par Antoine-Laurent de Jussieu en 1805.

Elle est alors utilisée à cette période comme remède universel en Europe mais son usage médicinal est ensuite abandonné. Pourquoi ? car on ne la cultive plus que pour sa qualité de plante ornementale, sa structure florale fascinant les botanistes. Au 18ème siècle, à l’époque où la Louisiane était française, on écrasait encore sa racine dans l’eau pour en faire une boisson tonique. La continuité de cet usage a contribué à la réhabiliter en tant que plante médicinale.

Entrée dans la pharmacopée américaine

Elle entre dans le domaine de la pharmacopée américaine dès 1867, à la suite des travaux de Phares via des remèdes homéopathiques pour ses propriétés sédatives et relaxantes. Ces propriétés sont redécouvertes en Europe à la fin du 19ème siècle à la suite d’observations cliniques médicales mettant en avant les propriétés sédatives et antispasmodiques de ses parties aériennes mais aussi pour son effet cardiotonique (en France et en Suisse). On l’utilisa donc à nouveau dans certaines pathologies neurologiques notamment au moment de la première guerre mondiale comme calmant contre ce qu’on appelait la « peur de la guerre ».

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